Historique

Les titulaires du prix

Le jury du Prix Condorcet-Dessaulles est constitué des membres du Conseil national du Mouvement Laïque Québécois.

Le Prix 2014 a été remis à Mme Louise Mailloux, philosophe.  Par son engagement politique et ses nombreux textes et interventions en faveur de la laïcité au cours des dernières années qui lui ont valu une poursuite baîllon par les opposants à la laïcité, le MLQ salue l’importante contribution de Louise Mailloux à la promotion de la laïcité et de la liberté de conscience.

Le prix 2013 a été remis à M. Yvan Lamonde, pour l’ensemble de son œuvre et pour son apport inestimable à la défense de la laïcité.  Nous publions ici l’hommage à Yvan Lamonde présenté par Michel Lincourt, membre du Conseil National du MLQ, et la réponse de monsieur Lamonde.

Le Prix 2012 a été remis à mesdames Christiane Pelchat et Caroline Beauchamp, deux éminentes juristes qui ont rédigé l’Avis du Conseil du Statut de la femme « Affirmer la laïcité, un pas de plus vers l’égalité réelle entre les femmes et les hommes« .

Le premier prix (1993) a été décerné à Micheline Trudel qui fut l’une des pionnières, en tant qu’enseignante et parent bénévole, de l’implantation du cours de formation morale au primaire. Son investissement de temps et d’énergie dans le développement d’activités communautaires destinées à créer un sentiment d’appartenance chez les élèves exemptés de l’enseignement religieux est demeuré exemplaire.

Le second prix (1994) fut remis au Dr Henry Morgentaler, pour sa détermination à faire respecter le droit à la liberté de conscience dans les cas de grossesse non désirée. En faisant progresser le droit des femmes sur cette question, le Dr Morgentaler a contribué, pour le bénéfice de toute la société, à affranchir la conduite personnelle des diktats religieux.

La Centrale de l’enseignement du Québec, aujourd’hui Centrale des syndicats du Québec, est le titulaire du troisième prix Condorcet (1995). Il lui a été décerné pour souligner la prise de position de la CEQ en faveur de laïcisation du système scolaire, tant au niveau des structures que de l’enseignement, position qui a grandement contribué à relancer et alimenter le débat sur l’école laïque.

Le prix Condorcet 1996 a été décerné à Louise Laurin, porte-parole de la Coalition pour la déconfessionnalisation du système scolaire. Mme Laurin a joué un rôle déterminant et de premier plan dans la mise sur pied de cette coalition qui regroupe une quarantaine d’organismes. Elle a également été à l’origine d’un sondage qui a montré que 88 % de la population québécoise préfère des écoles communes et laïques plutôt que des écoles confessionnelles.

En 1997, le Mouvement laïque a décerné son prix de façon posthume à l’Institut Canadien de Montréal. Cet organisme laïque a été fondé en 1844 pour poursuivre les idéaux républicains des Patriotes et résister à l’emprise du clergé de l’époque sur les consciences. L’Institut organisait des conférences, gérait une importante bibliothèque et réclamait l’instauration d’un système scolaire public et laïque. La répression cléricale a toutefois eu raison de L’Institut en 1884, à la suite de la célèbre « affaire Guibord ». Le MLQ a voulu ainsi illustrer la continuité historique des revendications laïques au Québec. Une plaque est installée sur l’emplacement de la sépulture de Guibord au cimetière Côtes-des-Neiges.

1998 marquait le cinquantième anniversaire de la signature du manifeste du Refus global, oeuvre libératrice lancée par Paul Émile Borduas et 15 autres artistes pour dénoncer l’obscurantisme politique et clérical dans lequel baignait le Québec dans les années d’après guerre. Le prix Condorcet 1998 leur revenait afin de souligner leur geste courageux, considéré comme un précurseur lointain de la Révolution tranquille. Une plaque commémorant ce prix est exposée au musée d’art du Mont-Saint-Hilaire.

Le 6 février 2000, le Prix Condorcet 1999 a été décerné au Comité des orphelins et orphelines institutionalisés de Duplessis en raison de sa dénonciation publique de l’alliance ayant existé entre la hiérarchie catholique et le gouvernement pour financer avec des fonds publics des institutions religieuses  aux dépens et à l’encontre des droits des orphelins et orphelines au respect, à la dignité et à l’intégrité de leur personne.

Le Prix Condorcet 2000 a été décerné le 22 octobre 2000 à Jacques Hébert. En tant qu’auteur, éditeur et sénateur, Jacques Hébert a toujours défendu les valeurs de l’humanisme laïque.

Le 25 novembre 2001 le MLQ a remis le Prix Condorcet 2001 à Pierre Bourgault, militant politique, auteur polémiste, journaliste et défenseur de longue date de la laïcité, bien connu pour ses propos de libre penseur.

Le 8 décembre 2002, le MLQ remettait pour l’année 2002 le dixième Prix Condorcet à messieurs Jacques Godbout et Jacques Mackay à titre d’anciens présidents du Mouvement laïque de langue française (MLF) dont les actions en faveur d’une société laïque au Québec se sont déroulées de 1964 à 1969. C’est à cette époque que le MLF obtenait l’institution du mariage civil et qu’il participait à la Commission Parent pour la réforme de l’éducation jusqu’alors entre les mains des communautés religieuses. La plaque commémorative du prix est conservée au Service des archives et de gestion des documents de l’Université du Québec à Montréal, dépositaire des archives du MLF.

À l’occasion de la remise du Prix Condorcet 2003, le Mouvement laïque québécois a rendu hommage à l’exceptionnelle contribution de madame Janette Bertrand à l’éducation de citoyens libres et responsables.

Le prix Condorcet 2004 est remis à Rodrigue Tremblay. Dans ses ouvrages et ses conférences sur l’économie et la politique, le professeur Tremblay dénonce vigoureusement l’intégrisme religieux, le militarisme et l’impérialisme qui envahissent nos institutions politiques. Les idées humanistes et républicaines qu’il défend représentent la seule alternative aux intégrismes qui nous menacent de toutes part. Provenant d’un économiste, ce discours apporte une dimension nouvelle et inédite au concept de laïcité dans nos institutions.

Le 20 novembre 2005, le Prix Condorcet 2005 est décerné à Paul Bégin. Comme ministre de la Justice, en 1995, il a fait adopter une modification à la Charte des droits et libertés de la personne pour interdire la discrimination basée sur l’âge des personnes en matière d’assurances. En 2001, après un jugement en première instance favorable au port du Kirpan à l’école, il dut se battre et imposer au service juridique de son ministère d’aller en appel contre cette décision. Nous lui devons l’institution de l’union civile, et les modifications au Code civil qui en découlent. Redevenu simple citoyen en 2003, Paul Bégin est demeuré un militant dans l’âme. Il s’est fait remarquer notamment par un vibrant plaidoyer contre les tribunaux religieux et pour la prédominance absolue des lois civiles sur les lois religieuses.

En 2006, le Conseil national du MLQ a décidé, pour souligner de façon spéciale ses 25 ans d’existence et les luttes qu’il a menées, d’attribuer le Prix Condorcet 2006 à Daniel Baril, un de ses membres fondateurs, qui dès la première assemblée générale suivant la fondation du Mouvement laïque québécois en est devenu le président et qui en a été président à plusieurs reprises, à des moments clés. Depuis plusieurs années, Daniel Baril est un ardent défenseur de la laïcité et de la défense des droits et libertés des citoyens du Québec, grâce à sa participation à d’innombrables colloques, débats et conférences, ainsi qu’à ses nombreuses publications sur ce sujet. Avant de devenir le premier président élu du MLQ en 1981, M. Baril avait été militant de l’Association québécoise pour le droit à l’exemption de l’enseignement religieux (AQADER).

Le prix Condorcet 2007 a été décerné à Yolande Geadah, auteure de Accommodements raisonnables; droit à la différence et non différence de droits, publié cette année chez VLB. On lui doit aussi les volumes Femmes voilées, intégrismes démasqués et La prostitution : un métier comme un autre ? Yolande Geadah a également défendu des positions laïques à de nombreuses reprises dans des textes de journaux et dans plusieurs débats télévisés.

Le Prix Condorcet-Dessaulles 2008 est décerné à Danielle Payette.