Philosophie, raison et traitement préférentiel de la religion

Les croyances religieuses méritent-elles le statut privilégié que leur accorde, par exemple, la constitution canadienne, en comparaison des autres formes de conviction ? C’est la question qu’a posée François Doyon, le 16 mars 2017 lors de sa conférence prononcée devant un nombreux auditoire réuni au Centre humaniste du Québec. Ses propos fournissaient un aperçu du point de vue qu’il expose dans une publication récente sous le titre Les Philosophes québécois et leur défense des religions, Collection histoire de la philosophie, Connaissances et Savoirs, 2017.
Compte-rendu et photos de Pierre Cloutier

François Doyon

François Doyon

Doyon remet en cause le retour du religieux dans les sociétés occidentales où certaines cultures issues du Proche-Orient voudraient rétablir la théocratie qui constitue leur registre naturel. Dans nos universités, quatre philosophes Québécois – Michel Seymour, Georges Leroux, Jean Grondin et Charles Taylor – accordent à une vision religieuse du monde un privilège épistémologique qui en ferait l’expression par excellence de la recherche d’un sens, position que Doyon soumet à la critique, en faisant porter l’analyse sur les deux derniers auteurs aux fins de cette conférence.

Où en sont les choses quant aux gouvernements du Canada et du Québec ?

• La constitution Canadienne reconnaît la suprématie de Dieu – précision notamment apportée à la demande de l’Alliance évangélique du Canada, malgré les objections de Pierre Eliott Trudeau. Le monarque britannique qui est chef de l’État a le statut de fidei defensor, soit défenseur de la foi. On est en droit de se demander laquelle. Dans la législature de l’Ontario, Le Speakers Panel on Prayer a retenu une salade russe de prières exprimant huit traditions de foi et qui sont récitées en début de session : chrétienne, baha‘ie, bouddhiste, hindoue, islamique, juive, premières nations, sikh, spiritualité. Un moment de silence est également au programme. Les rôles silencieux sont les plus difficiles.
• À noter que le serment de citoyenneté canadienne peut être prêté à visage couvert, si une obligation religieuse l’exige. Il prévoit, comme toute première disposition, une allégeance à la personne de la reine Elizabeth Deux qui précède l’observation des lois et des obligations citoyennes. Qui dira que les traditions se perdent. Pratique médiévale ? Coïncidence : au Canada, le style architectural officiel des édifices publics est le néogothique, nos hôtels se voudraient châteaux de la Loire, alors que le néoclassique règne chez nos voisins du sud, première république issue du siècle des Lumières.

• La loi canadienne interdit le discours haineux… mais autorise la condamnation de l’homosexualité comme une abomination, pourvu qu’elle soit inspirée « de bonne foi » par la religion (alinéa 319(3)b) du Code criminel). À l’inverse, quiconque critiquerait l’homophobie de l’islam pourrait-il être poursuivi et condamné pour avoir proféré des propos islamophobes ? C’était l’enjeu du projet de loi 59 du gouvernement Couillard, relégué aux oubliettes par la réprobation générale. Pour le même motif, faut-il craindre les retombées de la motion M-103 votée le 23 mars 2017, au parlement fédéral ? Au Québec, l’opinion publique accorde la primauté à la liberté d’expression.

• Certains imams prêchent l’extermination des Juifs, en se basant notamment sur des textes religieux. De tels propos seraient-ils protégés au titre de la liberté de pensée et de parole dans une démocratie qui se respecte ? Seraient-ils même compréhensibles pour les autorités s’ils étaient proférés dans une langue autre que le français et l’anglais ? Rappelons que les religions dites du livre – judaïsme, christianisme, islam – sont fondées sur des théologies concurrentes et, de fait, traditionnellement adverses. Elles mettent de l’avant des universalismes rivaux qui sont protégés au titre de la liberté de culte et ont toutes prêché une extermination de l’incroyant, soit du fidèle de croyances concurrentes, qui rappelle le génocide biblique ayant marqué la conquête de la Terre promise.

• Selon l’article 296 du Code criminel, le blasphème constitue encore une infraction inscrite dans les lois canadiennes. L’État interdit un discours contredisant un dogme religieux et sanctionne l’infraction de peines importantes. Que la loi ait été peu appliquée récemment ne change rien au principe. Son abolition a récemment fait l’objet d’une pétition. Et voilà un pas dans la bonne direction.

La Charte des droits et libertés du Québec autorise la discrimination sexuelle des personnes voulant accéder à la prêtrise. Convenons que cela n’inspire pas une angoisse généralisée, mais il s’agit bien d’une discrimination selon le sexe régissant l’exercice d’une fonction ecclésiastique et officialisée par un des textes fondateurs du droit québécois.

• Le gouvernement finance les écoles privées religieuses, même celles qui n’appliquent pas intégralement le régime pédagogique pour mieux privilégier la transmission de croyances. Il subventionne l’entretien de lieux de culte, considérés
patrimoniaux. Il accorde un régime fiscal de faveur aux organismes religieux qui bénéficient aux yeux de la loi d’une présomption favorable d’utilité publique remontant à plusieurs siècles, bien que l’avancement de la religion ne soit pas un objectif stratégique d’un État moderne.

• Des médecins sont de plus en plus confrontés à des demandes de certificats de virginité provenant de familles soumises à la bien-pensance communautaire. Un nombre accru de cliniques de chirurgie esthétique pratiquent l’hyménoplastie. Certains pédiatres et éthiciens se sont même déclarés favorables à une intervention médicale tenant lieu d’excision, ce qui permettrait supposément de médicaliser et d’aseptiser cette mutilation rétrograde et injurieuse pour la femme puisqu’elle réduit à néant sa capacité de jouissance sexuelle et provoque de graves problèmes de santé, tout comme la sacro-sainte circoncision masculine gâche le plaisir viril, intentionnellement selon Maimonide. L’intégrité physique, surtout celle du corps d’enfants, ne devrait-elle pas être un des droits les plus élémentaires garantis en démocratie ? À noter que l’excision est de plus en plus répandue au Proche-Orient et en Afrique, tandis que certains dévots puritains provenant de communautés récemment immigrées voudraient aujourd’hui encore la réintroduire en Occident.

• Les membres des divers clergés aspirent à acquérir le statut d’arbitre dans les litiges concernant le droit familial et successoral, ce qui leur permettrait d’intervenir dans le règlement de différends en vertu de la charia, du droit rabbinique ou de lois autres que le code civil ou la common law. Cet appétit de pouvoir est un affront au principe de base de l’égalité devant la loi, car pour qu’il y ait égalité, la même loi doit s’appliquer à tous, particulièrement lors d’affrontements intercommunautaires.

• Des militants laïques sont amenés devant les tribunaux pour avoir critiqué les religions et dénoncé l’intégrisme. C’est la poursuite-bâillon, soit poursuite stratégique contre la mobilisation publique que les Américains appellent éloquemment SLAPP.
Bref, on assiste à une officialisation des tabous sexuels, vestimentaires, alimentaires, verbaux et comportementaux servant de moyens de contrôle aux clergés, ce qui permet à ces derniers de démontrer quel crédit ils ont sur la place et de renforcer leur emprise communautariste, tout en se positionnant comme intermédiaires privilégiés auprès des pouvoir publics.

Même les universités sont complices

Ajoutons que si les religions se réservent le droit d’anathémiser quiconque ne partage pas leurs convictions ou résiste à leur emprise, elles font preuve d’une susceptibilité frileuse devant l’ombre d’une critique, le tout avec la troublante complicité de nos universités, souligne Doyon.
Le 7 septembre 2011 s’est déroulée à Montréal la Deuxième conférence mondiale sur les religions du monde après le 11 septembre 2001, organisée par l’Université McGill et l’Université de Montréal. Le controversé Tariq Ramadan faisait partie des conférenciers invités (…) Avant même la tenue de l’événement, le comité organisateur de l’événement a publié sur son site la Déclaration universelle des droits de la personne par les religions du monde. En voici deux articles :

Article 12.4 Chacun a le droit que sa religion ne soit pas dénigrée par les médias ou dans les maisons d’enseignement.
Article 12.5 Il est du devoir de l’adepte de chaque religion de s’assurer qu’aucune religion n’est dénigrée dans les médias ou dans les maisons d’enseignement.

À la fin de la conférence, la résolution suivante a été adoptée :
Que la violation de la sainteté des écritures d’une religion, quelle qu’elle soit, est comparable à la violation de la sainteté des écritures de toutes les religions.
Devant ce véritable traité d’assistance mutuelle, avec renvoi d’ascenseur, pour imposer une omerta qui se voudrait universelle, une douzaine d’intellectuels ont rappelé aux deux universités organisatrices leur obligation élémentaire de défendre la liberté d’expression. Et Doyon de conclure :
Comment des institutions dont le but est le développement du savoir peuvent-elles se faire ainsi les servantes de la religion ?

Comme l’ont rappelé les douze signataires :
Si ce principe devait être adopté et codifié sous forme de loi, cela ouvrirait la porte à d’innombrables poursuites judiciaires pour blasphème et autres motifs car il suffirait d’affirmer qu’une critique de la religion constitue un dénigrement pour poursuivre en justice. En fait, cette Déclaration absout à l’avance toutes les religions de quelque critique que ce soit.
Voilà la suprématie politique à laquelle vise une prééminence de la conviction religieuse sur toute autre forme de conviction intellectuelle, affirmée par des philosophes comme Jean Grondin et Charles Taylor. Le Proche-Orient nous fournit le désastreux exemple de ce qui survient quand de telles convictions, contradictoires et même adverses, deviennent les marqueurs identitaires de collectivités rivales.

Mort des idéologies

Comment s’explique ce pic du besoin d’absolu ? Nos sociétés seraient en mal de transcendance. Les idéologies totalitaires, de droite et de gauche, qui ont ensanglanté l’Europe pendant presque tout le vingtième siècle sont en perte de crédibilité aigüe, jetées à la poubelle de cette Histoire qui était leur idole. Deux tendances semblent vouloir prendre le relais dans le marché des valeurs intangibles, tandis que la mondialisation entraîne des brassages de populations d’une ampleur jusqu’ici inédite entraînant une perte de repères : le relativisme multiculturaliste et la prééminence retrouvée des religions.

Relativisme multiculturaliste

On constate une montée du relativisme multiculturaliste où faits scientifiques avérés, croyances, cultures, convictions, idées, impressions, rumeurs et ce que l’Amérique appelle désormais infotainment forment un cocktail entêtant. Il donne à certains le vertige et tend à crédibiliser la pensée magique auprès de citoyens devenus spectateurs multimédias et consommateurs d’une information proposée sous forme de délassement, aux antipodes de la vigilance informée qui serait leur responsabilité première en démocratie. Le tout ouvre la voie à une prééminence retrouvée des religions.

Prééminence retrouvée des religions : deux exemples, Jean Grondin et Charles Taylor

Critique de l'appel au commandement divin

Critique de l’appel au commandement divin

C’est dans ce contexte trouble que les religions voudraient bien dominer le brouhaha contemporain d’une postmodernité supposée et non seulement s’y tailler un créneau, mais réclamer la place de choix qui leur revenait jadis, soit avant le « bête XIXe siècle », de fait, avant les révolutions américaine et française, soit les Lumières. À la faveur d’un relativisme culturel qui redonne aux mythes et au « fait religieux » droit de cité, elles revendiquent un monopole de l’universalité et de la vertu, au détriment des autres types de conviction intellectuelle qui sont le cœur battant des temps modernes et fondent la création de richesse dans la liberté et l’égalité, clé de l’émergence de l’Occident et secret de son pouvoir d’attraction.

Jean Grondin : une vision téléologique

Dans Du sens de la vie Jean Grondin estime que la religion confère un sens transcendant à la vie et que l’on ne peut pas être incroyant. Les athées sont des croyants qui s’ignorent. Grondin nie même qu’il y ait eu des athées dans l’antiquité ce qui est inexact. Notons Diagoras de Melos ou Diagoras l’Athée, disciple de Démocrite. Prodicus, Euripide, Critias, Théodore de Cyrène sont tous des penseurs grecs ouvertement athées, précise Doyon. Protagoras était quant à lui agnostique. Il suspendait son jugement. Pour Grondin, l’athée qui se comporte correctement obéit à Dieu sans le savoir, un peu comme Monsieur Jourdain faisait de la prose. L’argument de Grondin est téléologique. Les choses semblent avoir été organisées par une intelligence surnaturelle. La clé d’or du bonheur consiste à le reconnaître. Faut-il croire que les oranges ont été faites en quartier parce que la divinité entendait qu’elles soient mangées en famille ?
Cet argument téléologique figure dans Saint-Paul. Voir l’Épitre aux Romains 1:20.
1 : 20 En effet, depuis que Dieu a créé le monde, ses qualités invisibles, c’est-à-dire sa puissance éternelle et sa nature divine, se voient fort bien quand on considère ses œuvres.

Dans cet univers abrahamique, l’idolâtrie, mais surtout la sodomie est, spécifiquement, le marqueur identitaire de ceux et celles qui n’apprécient pas à sa juste valeur la grandeur divine, tandis que Paul avalise sans difficulté l’esclavage (1 Timothée 6,1) qui ne contredit en rien selon lui, l’ordre moral universel. Si la nature fonctionne, elle doit avoir été créée par un ingénieur céleste. Le corps humain est une merveilleuse machine dont l’apparition ne peut être le fruit du hasard. Il doit avoir été conçu par une intelligence supérieure… pourvu que les ratages génétiques, épidémies, hécatombes et désastres naturels – mais surtout le fait que tout ne naît que pour mourir dans ce meilleur des mondes possibles – soient mis entre parenthèses, souligne Doyon. On retrouve l’argument chez Thomas d’Aquin qui, de tradition, inscrit la mort au passif du péché originel. Et voilà que se profile le problème de la théodicée, particulier au monothéisme, soit celui d’un Dieu parfait, omniscient, tout puissant qui crée inexplicablement un monde déchu où vie et mort, bien et mal coexistent tragiquement. Pendant longtemps, l’existence d’une divinité fut la seule explication, fut-elle problématique, de la complexité des êtres vivants qui porte à conclure que la matière a été ordonnée par un être surnaturel. Puis, vinrent David Hume, mais surtout Charles Darwin. 24 novembre 1859, publication de L’origine des espèces, ouvrage scientifique de Darwin considéré comme le texte fondateur de la théorie de l’évolution.

Charles Darwin

Charles Darwin

Avec Darwin, tout change car l’hypothèse de la sélection naturelle explique l’émergence d’organismes complexes au fil de transformations minimes et graduelles où les individus les mieux adaptés à leur environnement transmettent les caractéristiques acquises par évolution divergente aux générations qui suivent. La sélection naturelle fonctionne par infimes mutations, statistiquement probables, qui confèrent un avantage évolutif aux êtres. Ce processus cumulatif se déroule sur des époques géologiques. L’hypothèse d’une intelligence surnaturelle et créatrice devient alors superflue. Cela ne prouve pas que Dieu n’existe pas. Cela prouve que l’argument téléologique ne fonde pas la croyance en Dieu.

Charles Taylor ou la religion comme fondement de la moralité

Charles Taylor, quant à lui, trouve dans la religion, dans la divinité, la source de la morale. C’est l’appel au commandement divin. À la fin de Sources of the Self, Taylor affirme que l’existence de la morale implique l’existence de Dieu. Historiquement, les religions ont servi de véhicule à une morale qu’elles transmettaient aux populations croyantes. Décalogue, droit talmudique, charia. Pour les croyants, il suffit d’obéir aux commandements de respecter les préceptes de la religion pour vivre moralement.

Platon

Platon

Ici, Doyon fait appel à Platon et à son livre, L’Euthyphron. Rappelons l’argument socratique. Euthyphron, jeune devin est persuadé que pour obéir aux dieux, il doit poursuivre en justice son père qui a laissé un esclave mourir. Socrate remet en question cette obligation supposée. Les devoirs ont-ils une origine divine ? Dilemme. L’action est-elle bonne parce que Dieu la commande ou Dieu la commande-t-il parce qu’elle est bonne ? Socrate formule deux réponses possibles : la divinité détermine ce qui est bien, choix arbitraire relevant de son absolue souveraineté, ou l’action X est commandée par Dieu parce qu’elle est en soi bonne. Dans le second cas, la morale préexiste au vouloir divin. Or l’être humain a le sentiment que tuer son enfant est immoral, même si Dieu commande de le faire, voir le sacrifice d’Abraham.

Donc, quand Charles Taylor affirme que Dieu est le fondement de la morale, cela me semble faux, affirme Doyon. « Je préfère que Dieu soit soumis à une morale préexistante plutôt que celle-ci constitue un caprice divin et relève du surnaturel. » Car si la charia a été édictée par le vrai Dieu, elle a valeur d’absolu. Si le Dieu de la bible est le vrai dieu, comment ne pas se soumettre à ses commandements immoraux qui ne sauraient s’appliquer dans une démocratie moderne ? Or, renseignement pris, ils sont légion. L’objection classique est que certains se révèlent désuets, la culture, le contexte historique étant mis à contribution pour recadrer. Il existe donc un critère moral préexistant aux commandements divins transmis par les révélations supposément issues de l’au-delà. Leur décodage nécessite le recours à des normes extra-bibliques. Le fondement ultime de la moralité n’est donc pas la révélation divine, mais le sujet humain qui l’interprète. Ces commandements ne sont donc pas le fondement de la morale. Les clergés qui en sont dépositaires ne sauraient avoir droit à un statut privilégié. CQFD. « Le XXIe siècle sera religieux ou ne sera pas» aurait dit Malraux ? François Doyon demande à réfléchir.


Docteur en philosophie de l’Université de Montréal (2013), François Doyon enseigne la philosophie au cégep de Saint-Jérôme, au Québec, depuis 2007. Ses travaux portent sur la philosophie allemande, la philosophie de la religion et la logique informelle.
Bibliographie
Les Philosophes québécois et leur défense des religions (Connaissances et Savoirs, 2017)
En collaboration
Philosophical Apprenticerships, contemporary continental philosophy in Canada, (Presses de l’Université d’Ottawa, 2009)
L’art du dialogue et de l’argumentation, s’initier à la pensée critique pour le cours « Philosophie et rationalité » (Chenelière Éducation, 2009),
La face cachée du cours Éthique et culture religieuse (Leméac, 2016)
Blogue
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Normand Baillargeon, Les Philosophes québécois et leur défense des religions,
extrait de la préface
Le présent essai porte sur la question de la place de la critique des religions en philosophie et dans l’espace public. C’est une discussion franche avec des philosophes québécois qui défendent la liberté de religion comme si cette liberté était la forme exemplaire des libertés fondamentales d’une société démocratique. Les croyances religieuses échappent-elles à la science ? Est-il vraiment rationnel de croire que la nature est l’œuvre d’une intelligence surnaturelle ? Pourquoi la croyance religieuse est-elle érigée en norme ? Quelle est la place de la religion à l’école ? Peut-on dissocier la morale de la religion ? Sans aller jusqu’à conclure que les religions doivent être éliminées ou que la science détient le monopole de la vérité, il ressort de cette analyse rigoureuse que l’attitude de traitement préférentiel des religions est injuste envers les non-croyants et qu’elle est en bonne partie la cause de la querelle sur la laïcité.